Enquête

Quel est l'état de santé de votre hôpital?

L’Echo s’est plongé pour vous dans les comptes annuels des institutions hospitalières bruxelloises et wallonnes. Et vous dit tout sur la santé financière de votre hôpital.
Suivez le guide.

Par Benoît Mathieu - 23 novembre 2018

Traitement des données: M. Delrue | Développement: B. Verboogen & R. Cockx

En octobre dernier, la banque Belfius publiait sa traditionnelle étude «Maha», portant sur la santé financière des hôpitaux belges en 2017. Un travail fouillé, mais dont ne sont connues que les conclusions principales, sans qu’il soit possible d’examiner la situation d’un hôpital en particulier ou de s’interroger sur d’éventuelles différences régionales.

C’est pourquoi L’Echo a inspecté les données financières, issues des comptes annuels ou des rapports de gestion, de 38 hôpitaux bruxellois et wallons – dont certains comptent parfois plusieurs implantations, rassemblées sous une même coupole. Il s’agit d’hôpitaux généraux, parmi lesquels quatre hôpitaux universitaires (ou académiques). Les hôpitaux spécialisés ou psychiatriques ont été exclus.

En voici les principaux enseignements.

Le chiffre d’affaires progresse, mais le résultat est à la traine.

En 2017, le chiffre d’affaires des hôpitaux bruxello-wallons (8,61 milliards d’euros) a progressé de 2,8% par rapport à 2016. Le résultat courant (soit le résultat d’exploitation auquel s’ajoute le résultat financier, mais pas l’exceptionnel), lui, traîne la patte avec ses 8,2 millions, puisqu’il a plongé de 73,1% – on peut dire que 2017 fut une année douloureuse.

Au final, 16 institutions terminent 2017 dans le rouge, soit 42,1% des hôpitaux.

C’est une tendance: la marge est sous pression.

Le cru 2017 fut certes rude, mais il ne fait qu’accentuer une tendance déjà bien présente. La marge est sous pression – en 2017, elle n’était que de 0,1%. Sur les cinq dernières années, le résultat n’est guère plus brillant, puisque la marge bénéficiaire de 2013 à 2017 (soit le résultat rapporté au chiffre d’affaires) n’est que de 0,37%. Autrement dit, pour 1000 euros générés, le bénéfice n’est que de 3,7 euros.

Et là, en cinq ans, on observe que plus d’une institution sur deux (52,6%) termine avec une marge dans le rouge. Inquiétant.

Les «petits» hôpitaux souffrent davantage.

Nous avons classé les hôpitaux en trois catégories (petits, moyens et grands) en fonction de leur chiffre d’affaires. Qu’en ressort-il? Les grandes institutions se portent mieux que les petites. En 2017, l’ensemble des petits hôpitaux affichent une marge négative (-1,32%), alors qu’elle est positive pour les moyens (0,36%) et les grands (0,2%).

Sur cinq ans, le constat est le même: 72,7% des petits sont dans le rouge, contre 46,2% pour les moyens et 42,9% pour les grands.

Découvrez l'ensemble des enseignements sur la santé financière des hôpitaux.

À la loupe...

Les plus fortes marges bénéficiaires sur 5 ans

1. Centre hospitalier de Mouscron 6,54% 2. CHR Verviers 4,24% 3. Chirec 3,20% 5. Universitair ziekenhuis Brussel 2,55% 6. Grand Hôpital de Charleroi 2,01%

Les plus faibles marges bénéficiaires sur 5 ans

1. Hôpital Reine Fabiola -4,30% 2. CHU de Charleroi -4,15% 3. Institut Jules Bordet -1,58% 4. CHU Saint-Pierre -1,53% 5. CHU Brugmann -1,35%

Les plus forts taux d'endettement

1. CHR Mons-Hainaut 68,69% 2. CHR Huy 66,26% 3. CHU Tivoli 57,76% 4. Clinique Notre-Dame de Grâce 55,33% 5. CHU Brugmann 54,85%