En clair

Après dix ans de crise, quel bilan pour la Belgique?

Par Marc Lambrechts

La crise a débuté à la fin juin 2007 (difficultés de deux fonds spéculatifs de Bear Stearns) et cela s’est accentué avec le gel de trois fonds monétaires de BNP Paribas touchés par les subprimes, le 9 août 2007. La suite est connue: faillite de Lehman en 2008, chute de Fortis et de Dexia, et crise de la dette souveraine européenne en 2011-2012. Dix ans de crise qui ont fait pas mal de dégâts.

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Les questions

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La Belgique a-t-elle renoué avec les niveaux d’avant la crise?

En Belgique, il a fallu attendre 2015 pour que le Produit intérieur brut (PIB) par habitant dépasse le niveau d'avant la crise économique et financière de 2007/2008. Cela en dit long sur l’intensité de la crise. Comme les autres pays de la zone euro, la Belgique a souffert de la crise de la dette européenne en 2011/2012.

La croissance du PIB belge n’a plus dépassé les 2% depuis 2010. Et elle ne semble pas près de renouer avec un niveau de 3% comme c’était le cas en 2007. Pour 2018 et 2019, la Banque nationale de Belgique table sur un chiffre de 1,5%.

La dette publique belge se situait à 87% du PIB en 2007. La Belgique était à l’époque presque redevenue un bon élève. Mais la crise est passée par là. La dette a grimpé à 106% en 2014 et commence seulement à baisser.

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L’épargnant belge, grande victime de la crise?

Depuis 2007-2008, les taux d'intérêt sur les nouveaux contrats de dépôt d’épargne ont fortement chuté, tombant à quasiment 0% en raison de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.

L’économiste Eric Dor a calculé que si les flux d’intérêts reçus étaient restés à leur état de 2008, les revenus d’intérêt des ménages cumulés de 2009 à 2018 auraient été supérieurs de 50 milliards d’euros à ce qu’ils ont été. C’est une mesure du manque à gagner des ménages belges à cause de la baisse des taux d’intérêt.

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Les banques belges vont-elles mieux?

La crise des subprimes a induit de fortes moins-values sur certains actifs des banques, particulièrement en 2008 et 2009. En conséquence, les bénéfices globaux des banques situées en Belgique se sont effondrés ces deux années-là. Les derniers bénéfices se situent toujours largement sous les niveaux d’avant-crise.

Mais les banques sont devenues plus saines. Le total du bilan des banques a sérieusement été comprimé. Et à la suite de la crise financière, les exigences de fonds propres ont été fortement augmentées par les régulateurs.

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L’investisseur en actions est-il gagnant?

L’indice boursier Bel 20, qui a particulièrement souffert de la dégringolade de Fortis et Dexia, n’a toujours pas retrouvé son niveau record de 2007. Il avait atteint un pic historique de 4.756,82 points le 23 mai 2007.