Prof, le plus beau métier du monde. Vraiment?
«Les profs ont trop de congés.» «Ils travaillent à peine une vingtaine d’heures par semaine.» «Une fois nommés, plus rien ne peut leur arriver.» Le métier d’enseignant n’a pas bonne presse. A tort ou à raison? Est-ce toujours le plus beau métier du monde? L’Echo fait sauter les tabous.
Développement: Raphael Cockx - Dessins: Vince- Edition et coordination: A-S Bailly et Nicolas Becquet
6 tabous passés au crible

Un métier vraiment pénible?
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Pénible d’être prof? Pénible à l’image d’un travailleur armé d’un marteau-piqueur en hiver et en pleine nuit? Franchement… non. Pourtant, certains enseignants l’affirment: selon les écoles, le métier peut devenir un véritable calvaire.
Mais d’abord, qu’est-ce que la «pénibilité», exactement? Car n’importe quel travail pourrait être qualifié de pénible, et aucune liste officielle n’a été dressée jusqu’à présent.
Évidemment, les professeurs ne sont pas soumis aux mêmes conditions selon la zone géographique et l’école où ils exercent. «C’est forcément plus simple dans une école où les élèves sont triés sur le volet!» affirme d’emblée Julie (nom d’emprunt), enseignante dans une école bruxelloise considérée comme «difficile». Elle est d’ailleurs en procès contre la direction pour harcèlement, c’est vous dire.
Des absences principalement dues au stress
Statistiquement, plus de 40% des jours d’absence sont liés directement au stress et aux problèmes psychologiques. Pourtant, une étude de Christian Maroy (GIRSEF, UCL) intitulée «Radioscopie du monde enseignant» met en avant que la principale motivation des professeurs est «le travail et la relation avec les élèves», avant même l’intérêt pour la matière enseignée. C’est dire l’importance de la relation élève-professeur, une relation de moins en moins au beau fixe.
Les conditions de travail ont changé. «La salle de classe n’est plus un sanctuaire. S’ils ont un problème à régler, les élèves le font tout de suite», nous dit Mamadou, professeur d’une cinquantaine d’années. Même s’il est plutôt content de son métier et de l’école réputée difficile dans laquelle il exerce, il concède que «le métier est difficile, surtout pour les plus âgés. Il n’y a plus de punition. La société ne punit plus».
«J’ai des matinées de 5 heures, et c’est assez, car on ne souffle pas»
Christophe Meyer, professeur de français à l'Athénée Royal Victor Horta, Saint-Gilles. Sa recette contre la pénibilité? La passion du métier, tout simplement.
Une étude de l’université de Bordeaux, menée entre 2008 et 2011 auprès de 744 enseignants en début de carrière, montre que près de la moitié d’entre eux souffrent d’épuisement émotionnel. Loyola, jeune prof de néerlandais à Anderlecht, dans sa première année d’exercice, déclare avoir déjà pris des relaxants. Son médecin lui a conseillé de changer d’école. C’est ce qu’elle fera pour l’année 2015-2016. Travailler jusqu’à 67 ans comme ça? «De la façon où je le vis cette année, certainement pas».
Un métier exigeant, épuisant même. Mais Mamadou, l’optimiste, nuance: «Ce qu’on ne dit jamais, c’est que les professeurs existent parce qu’il y a des jeunes. Et dans une école difficile, il y a plus de profs, c’est grâce à cela qu’on est là. On existe grâce à ces jeunes».
Enfin, si la motivation fond comme neige au soleil, le problème ne sera plus de trouver une place, un emploi, mais plutôt de trouver un professeur. Il y a déjà pénurie dans certaines branches.
Pénibilité, une question de point de vue
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Des congés à revendre?
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Lancez un prof sur le sujet des congés, il vous parle d’autre chose. De son cartable trop lourd. De son impossibilité à rester assis. D’une nuit blanche pour remettre sa leçon au goût du jour. Et du bruit, un bourdon de chamailleries entrecoupé chaque heure «au moins» par la sonnerie.
Une fois qu’il a vidé son sac, il reste le journal de classe. A l’intérieur, parsemés à intervalles réguliers, des blocs de 5 jours ou 10 jours se dressent dans le planning des enseignants comme des radeaux au milieu du torrent. Et au bout, le soulagement. Une île avec deux mois de vacances. Au total, notre naufragé pourra compter toute l’année sur 80 jours de congé soit 16 semaines, si vous préférez.
Sur papier, il n’y a pas photo. Jours fériés légaux compris, le prof a 50 jours de repos de plus que l’employé belge moyen. "Mais l’employé peut les prendre quand il veut," nous signale Anna Vandersteen, titulaire d’un cours de français à Anderlecht, en Région bruxelloise. La nuance a du poids. Samuel, son confrère, va plus loin et nous rappelle qu’il doit "être frais et super ponctuel tous les matins à 8 heures", et ce devant une vingtaine d’élèves à encadrer.
Nombre de jours de congés par pays

Les pays européens ne jouent pas tous dans la même cour. La durée des congés varie de 6 à 12 semaines complètes pendant l’année scolaire et en été, des pays comme l’Espagne ou la Grèce bénéficient de trois mois de relâche. A l’origine, cette période était dévolue à la moisson pendant laquelle l’aide des enfants n’était jamais de trop.
Aujourd’hui, y a-t-il encore un sens à ce que ces vacances soient si longues? Pour Anna Vandersteen, six semaines suffissent. "On pourrait mieux répartir les deux autres semaines de congé dans l’année pour avoir le temps de se remettre à jour et ne pas toujours devoir courir après le temps."
"J’ai un avantage que les autres professions n’ont pas, le temps que je gère comme je veux."
Christophe Meyer, prof de français à Saint-Gilles, en Région bruxelloise.
Au final, les enseignants rencontrés ne cachent pas leur "besoin immense de vacances". Vous découvrirez plus loin dans notre analyse des salaires qu’il est également difficile de chiffrer précisément leur temps de travail réel. La semaine complète dans le secondaire compte 22 à 24 heures de cours. Pour le reste, ils s’organisent comme ils le souhaitent et la semaine à 38 heures ne leur fait pas peur.
Les enseignants admettent aussi que les vacances d’été ne sont pas totalement dénuées de stress. Ils ont du mal à déconnecter et c’est encore plus dur s’ils ne sont pas nommés. "Préparer ses cours en été, ça peut se faire, oui. Mais si on ne sait pas sur quelle(s) classe(s) on va tomber...", explique Anna Vandersteen.
Alors à la question taboue par excellence "les profs ont-ils trop de congés?", le corps professoral bisque à l’unisson en nous invitant à venir essayer "rien que pour voir " le costume de prof, "même pour une heure de cours."
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Zoom sur la fiche de paie
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Les enseignants ont-ils le droit de se plaindre de leur salaire? Jetons un œil sur leur fiche de paie. Un prof gagne en moyenne 3.180 euros brut par mois, un salarié 3.261 euros. On ne peut pas parler d’un gouffre entre les deux.
Bien loti, le prof?

Les instituteurs maternelle, primaire et les régents (1e, 2e et 3e secondaire) gagnent en moyenne 445 euros de moins qu’un jeune salarié. Mais comme leur salaire augmente automatiquement tous les deux ans, cette différence disparaît avec l’âge.
Les profs du secondaire supérieur sont plus gâtés. Leur salaire est plus élevé de quelque 125 euros à celui d’un salarié en début de carrière. Cet écart s’accentue avec l’ancienneté. Après 25 ans de carrière, ils gagnent près de 1.000 euros de plus qu’un salarié moyen.
Quant aux profs qui n'en ont pas le titre, ils gagnent, dans le secondaire supérieur, près de 200 euros de moins que leurs collègues diplômés.
Evolution du salaire au fil de la carrière
Mais pour toucher un tel salaire, il faut travailler à temps plein. Or, d’après Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC Enseignement, «beaucoup d’enseignants travaillent moins d’un mi-temps et dans ce cas-là c’est largement insuffisant pour être indépendant financièrement». En Fédération Wallonie Bruxelles, près de 4 profs sur 10 travaillent à temps partiel.
Combien d'heures travaille un prof?

«J’ai fait des nuits blanches pour remplir les bulletins à temps»
Fabian Lecomte, professeur de géographie à l’Institut Vallée Bailly de Braine l’Alleud
Si le temps plein d’un prof est officiellement de 38 heures par semaine (dont 20 à 26 heures en classe), le nombre réel d’heures prestées reste flou. Le syndicat chrétien avance une moyenne de 45 heures lorsqu’on compte les préparations, les corrections, les conseils de classes, les réunions des parents etc. C’est alors le salaire horaire du prof qui trinque.
Autre grosse nuance à à apporter: le prof ne touche pas d’avantages extra-légaux. Pas de 13e mois, de chèques-repas ou de voiture de société. Les professeurs paient parfois eux-mêmes certains frais professionnels. Pas de doute que ça pèse dans la balance à la fin du mois.
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«Ah, la prof est encore malade?»
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Il paraît qu’il y a beaucoup de dépressifs dans l’enseignement. Et puis, toute la journée face à des enfants, qu’est-ce qu’on doit s’en choper, des microbes. Donc, on a enquêté pour savoir si les profs étaient plus souvent malades que les autres.
Les enseignants sont-ils souvent malades? Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la réponse est non, pas vraiment.

Sources: FWB 2012-2013, Medex, Securex
Un taux de 5%, cela signifie 5 jours d’absence pour maladie sur 100 jours à prester. Donc, les enseignants sont absents pour maladie en moyenne 9 jours scolaires dans l’année. Ce chiffre varie fortement avec l’âge de l’enseignant: les moins de 30 ans ne se font porter pâles qu’environ 5 jours et demi sur l’année scolaire. Mais on monte à 13,5 jours pour les plus de 50 ans.
Cela reste encore raisonnable: les fonctionnaires fédéraux francophones ont été absents pour maladie pas loin de… 20 jours en moyenne, l’an passé. Et un tiers des membres du corps enseignant n’ont même pas pris un seul jour de maladie durant l’année scolaire.
Donc, les enseignants auraient même une meilleure santé que les autres travailleurs? «On se forge une certaine immunité, à force d’être en contact avec des microbes», explique Vanessa Cacciatore, prof de math dans l’enseignement spécialisé (IMCE Erquelinnes).
Mais il n’y a pas que ça… Se lever le matin avec un mal de tête et appeler son directeur pour signifier son absence, ça se fait très peu dans l’enseignement. «Prendre congé comme ça? Mais on ne peut pas!» réagit à chaud cette prof de math. Pourquoi? «Parce qu’il n’y a pas de remplaçant, donc les élèves iraient «en fourche». Et la matière ne sera pas vue…». Et, et… apparaît toute une série de problèmes qui font que les profs culpabilisent à l’idée «d’abandonner» leur classe.
Et quand ça ne va vraiment plus?
Vanessa Cacciatore explique avoir déjà donné cours avec une bronchite. Contre l’avis du médecin. «Mais on arrivait en période d’examen, je ne pouvais pas m’absenter.»
Alors, comment fait-on pour tenir vaillamment devant une classe quand on devrait être au lit? «Je suis dans le secondaire et j’ai la chance de n’avoir jamais de journée complète, pas de 8-16h d’affilée. Donc, on y va, se disant qu’on aura cinquante minutes de pause pour se reposer, avaler les médicaments… et que ça ira.»
Et quand ça ne va vraiment plus? L’enseignant a la responsabilité de sa classe, il ne peut jamais l’abandonner. L’ultime recours: demander à un élève de prévenir un collègue, envoyer un SMS à la direction ou à un éducateur.
Tout cela fait qu’un enseignant va mordre parfois bien longtemps sur sa chique pour assurer ses cours. Et quand il finit par craquer, cela aboutit à des absences de plus longue durée. C’est le risque bien connu du «présentéisme excessif».
Pourquoi les profs tombent-ils malades?
Surtout à cause du stress, des angoisses, du ras-le-bol. L’on voit que la pénibilité du travail d’enseignant a de lourdes répercussions:
Le prof est malade, on le remplace quand?
Ça dépend. Parfois immédiatement, parfois, il faut attendre dix jours. Voici les règles:
- Immédiatement: en primaire dans une école à classe unique.
- Après 5 jours (ouvrables): dans les écoles bénéficiant de certains encadrement différencié 1, 2 ou 3 (il s’agit des discriminations positives calculées selon l’indice socio-économique). Et aussi dans les écoles secondaires avec un encadrement différencié de classe 1.
- Après 6 jours (ouvrables): en primaire, dans tous les autres cas.
- Après 10 jours: en secondaire, dans tous les autres cas.
C’est bien le problème. En cas d’absence de courte durée, l’enseignant n’est pas remplacé. Et en cas d’absence de longue durée, certains profils sont introuvables sur le marché.
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Etre nommé, la bonne planque?
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Indéboulonnable le prof nommé? Non, quoique. Plus absent le prof nommé? Oui, mais. La nomination est le Graal de l'enseignant. Mais elle n'a pas que des avantages. Plongeon dans le monde obscur des nominations en 5 questions.
1. Le prof nommé est-il vraiment indéboulonnable?
Pas vraiment. Mais il en faut quand même beaucoup pour qu'il soit obligé de quitter l’enseignement. «Je me souviens d’un enseignant qui avait un grave problème d’alcool. Il mettait en danger la sécurité des enfants. La procédure a été longue, mais il a finalement été licencié pour faute grave», explique une institutrice.
Autre cas: celui de ce professeur qui, quand il ne dormait pas pendant les cours, confondait service militaire et enseignement. Constitution d’un dossier, blâme, re-blâme, et finalement licenciement deux ans plus tard. Deux ans durant lesquels les élèves ont été confrontés à cet enseignant et l’ensemble du corps professoral a dû faire rempart contre lui…
Donc, si la nomination n'est pas un rempart ultime contre un licenciement, elle offre une sécurité d'emploi qu'on trouve rarement dans d'autres secteurs d'activité.
2. La nomination, le Graal de l'enseignant?
Pour la majorité d'entre eux: oui. «Si on n’est pas nommé, le boulot est très précaire», explique Christophe Meyer, professeur de français dans un athénée à Saint-Gilles. «On ne sait jamais de quoi demain sera fait. On peut être appelé le 14 septembre pour commencer le 15 dans une école qu’on ne connaît pas ou dans un niveau dans lequel on n’a jamais exercé», ajoute-t-il.
Autre avantage: le salaire. «Le salaire des enseignants est lissé sur douze mois, afin d’avoir un traitement en juillet et en août. Ce qui n’est pas le cas des enseignants non-nommés qui se retrouvent au chômage», explique Alexandra Melin, institutrice maternelle à l’école d'Oisquercq.
3. Mais alors qui est contre?
«Etre nommé, c’est être lié à une école. C’est comme un CDI dont on ne pourrait pas se défaire», estime Anna Vandersteen, professeur de français à l'Athénée Leonardo Da Vinci (Bruxelles). Le trait est peut-être un peu gros, mais pas totalement faux.
«Un professeur est effectivement nommé dans un pouvoir organisateur (PO). Cela peut favoriser ou entraver la mobilité en fonction de la taille du PO», explique Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC Enseignement.
Les avantages d'une nomination
POUR
Evite le copinage
Offre une sécurité d’emploi
Garantit 12 mois de salaire (renvoi vers le tabou salaire)
CONTRE
Favorise l’absentéisme
Avantage les enseignants plus âgés au détriment des plus jeunes
Freine un licenciement, même en cas de faute grave
4. Au fait, comment est-on nommé?
La nomination, c'est le contrat de mariage entre un enseignant et son école. Le divorce est possible mais douloureux. Donc, pour éviter les erreurs de casting, une procédure ad hoc a été mise en place. Si elle varie à la marge selon le réseau concerné, le candidat à la nomination doit en tous les cas avoir presté un certain nombre de jours dans une école avant de devenir prioritaire pour un poste vacant. «Il peut se passer 2 ans, 5 ans, 10 ans avant que quelqu’un ne soit nommé. Cela permet de réagir suffisamment tôt si la personne ne convient pas», explique Alexandra Melin.
5. Plus absents, les profs nommés?
L’absentéisme des enseignants nommés est-il supérieur à celui de ceux qui ne le sont pas? Intuitivement, tous les intervenants répondent que oui. Avec un bémol. «Ce n’est pas tant le fait d’être nommé qui joue, mais la pénibilité du travail. Un enseignant nommé est logiquement plus âgé et donc plus usé», note cette enseignante.
Mais la pénibilité, l'absentéisme, la pension des enseignants, ce sont d'autres tabous. Que nous faisons sauter au fil de cet article.
Si la nomination a ses détracteurs, notamment parce qu’elle favorise les enseignants plus âgés au détriment des plus jeunes qui enchaînent les intérims, elle a quand même remis un peu d’ordre dans un système qui ressortait beaucoup du copinage.
«Il existe désormais une procédure fixe à respecter. Plus question de copinage. Cela évite les dérives politiques », explique cette institutrice, nommée depuis 15 ans.
«Non les profs ne sont pas indéboulonnables»
Alexandra Mélin, institutrice maternelle, école d'Oisquercq.
L'échelle des sanctions
Quelles sont les sanctions disciplinaires qui peuvent être infligées à un membre du personnel définitif?
1- Le rappel à l’ordre;
2- le blâme;
3- la retenue sur traitement;
4- la suspension par mesure disciplinaire;
5- la mise en disponibilité par mesure disciplinaire;
6- la rétrogradation disciplinaire;
7- la démission disciplinaire
8- le licenciement pour faute grave
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Devenir prof, un second choix?
© Vince
Beaucoup d’étudiants tentent d’abord leur chance dans d’autres formations. En échec, ils se tournent alors vers l’enseignement.
«Dans ma promotion, seuls deux ou trois élèves sur une vingtaine venaient directement de l'école secondaire. Les autres avaient déjà fait quelque chose avant», raconte Amandine Fairon, 25 ans, enseignante à l’Institut Notre-Dame du Séminaire de Bastogne. «Nous avons beaucoup d’étudiants pour qui l’enseignement est un second choix», confirme Jean-Paul Guyaux, directeur de l’Ecole Normale Catholique du Brabant Wallon, à Louvain-la-Neuve (ENCBW). Selon lui, cela concerne surtout les étudiants qui veulent devenir prof dans le secondaire inférieur: les «régents». Très peu les instituteurs primaires et encore moins les maternelles.
En moyenne, le futur régent a 21 ans lorsqu’il commence sa première année. Contre 19 ans et demi pour un étudiant universitaire selon les chiffres du cabinet de Jean-Claude Marcourt, ministre de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces étudiants se tournent-ils vers l'enseignement par dépit? «Je crois qu’ils sont une minorité. On ne tient pas longtemps devant un groupe d’enfants ou d’adolescents s’il n’y a pas une motivation profonde», analyse Jean-Paul Guyaux.
Quelle formation choisir? [QUIZ]
«Etudier en hautes écoles, c’est facile»
Un préjugé vite balayé par le directeur de l’ENCBW: «Les étudiants ont plus de trente heures de cours par semaine, des stages, un travail journalier permanent tout au long de l’année.» Le rythme de travail est donc différent de l’université où les blocus monopolisent l’attention des étudiants. Une tension qui se relâche le reste de l’année. En haute école, le rythme est plus régulier. Le travail plus pratique avec des stages dès la première année. L’apprentissage est plus encadré, plus individualisé.
«C’est intéressant aussi comme parcours de vie», note Amandine Fairon. «Quelqu’un qui a éprouvé plus de difficultés enseignera peut-être plus facilement. Il pourra mieux comprendre et conseiller les élèves», ajoute-t-elle. Par second ou troisième choix, de réelles vocations peuvent naître. Et l’enseignement en sortir grandi.
Quels types d'études

«Enseigner sans diplôme, c’est possible»
Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un diplôme pour enseigner. Patrons, employés, ouvriers, beaucoup peuvent donner cours. C’est notamment le cas de John Rizzo, entrepreneur et instituteur.
Cinq ans d’études pour tout le monde
Une des principales réformes évoquées dans le «Pacte d’excellence» de la FWB est l’allongement des études d’enseignants de trois à cinq ans. Cette réforme fait polémique dans la profession. Les étudiants qui sortent de hautes écoles sont pour l’instant moins bien payés que ceux qui sortent de l’université.
Les enseignants plaident donc pour une uniformisation des salaires à partir du moment où le cursus serait le même pour tout le monde. Cette réforme pourrait aboutir cet automne.
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Alors, prof, calvaire ou eldorado?
Oui, les enseignants ont beaucoup de congés. Oui, une fois nommés, ils sont quasiment intouchables. Non, le prof n’est pas toujours malade. Il est même moins absent qu’un fonctionnaire. Nous avons confronté les préjugés à la réalité d’un métier qui est autant décrié qu’envié. Nous avons battu en brèche certains d’entre eux, en avons conforté d’autres.
Une seule question reste ouverte: pourquoi, si le métier recèle tant d’avantages, est-il en pénurie? Nous attendons votre avis.
Il y a certainement d'autres tabous qui vous intéressent?
Réalisé par: La rédaction web. Dessins: Vince - Edité par: Anne-Sophie Bailly et Nicolas Becquet. Développement: Raphael Cockx.