Le plafond de verre se fissure de plus en plus
Les quotas de femmes fonctionnent. Jamais les sociétés cotées à Bruxelles n’ont compté autant d’administratrices. Elles sont de plus en plus nombreuses à se faire une place dans le classement des administrateurs les plus puissants. Malgré tout, le Top 3 reste l’apanage des « vieux briscards ».
Tous les deux ans, nous établissons le classement de tous les administrateurs qui siègent au conseil des entreprises cotées sur Euronext Bruxelles. Ils obtiennent des points en fonction de la taille de l’entreprise où ils siègent et du rôle qui leur est confié.
Michael Sephiha & Thomas Roelens

Plus d’un administrateur sur quatre est une femme
Lors de la précédente édition de l’enquête, 23% des mandats sur Euronext Bruxelles étaient exercés par des femmes. Cette année, ce chiffre a dépassé 27%, soit pratiquement quatre fois plus qu’il y a dix ans.

Un top management également plus féminin
En 2008, le top 20 de notre classement était complètement masculin. Aujourd’hui, on y compte cinq femmes. La femme qui se classe le mieux est Evelyn du Monceau (7e). Elle dépasse Hilde Laga (8e). Les trois autres femmes du top 20 sont Michèle Sioen (14e), Chantal De Vrieze (17e) et Dominique Leroy (19e), qui perd deux places au classement après avoir renoncé à son mandat auprès de la biscuiterie Lotus.


De nombreux nouveaux venus
Chantal De Vrieze fait une entrée remarquée dans le top 20, grâce à ses mandats chez Colruyt, Picanol et EVS. Assez peu connue, De Vrieze (ex-Agfa, Banque van Breda et Econocom) est responsable du marché belge chez Altran.
Deux autres nouveaux venus ne passent pas inaperçus: Marc Coucke (18e) et Koen Hoffman (6e). Le premier fait son entrée grâce à ses mandats chez Mithra et Fagron. On retrouve Koen Hoffman (ex-CEO de la maison de Bourse KBC Securities) au conseil des deux mêmes sociétés. Il est également président de Greenyard et administrateur chez MDxHealth.


Les plus puissants
Le primus inter pares est Philippe Vlerick. Il doit cette 1e place à ses cinq mandats (le maximum légal pour les entreprises cotées) chez KBC, Thrombogenics, Smartphoto, Exmar et Hamon. Luc Bertrand (président d’AvH et ancien n°1), perd deux places vu qu’il exerce deux mandats de moins (Leasinvest et Atenor).
Bert De Graeve se niche parmi les deux « vieux briscards » du top 20. L’ancien CEO de la VRT doit sa 2e place à son siège chez UCB et à ses mandats de président de Bekaert et Telenet.


Leurs réseaux
Cette année, notre classement porte sur un bon millier de personnes qui exercent 1.091 mandats dans 124 sociétés (hors Marché Libre). A droite, vous pouvez voir leurs réseaux et sociétés.
Serchez un administrateur ou entrepreprise

Quels bastions féminins ?
Parmi les 124 entreprises passées au crible pour notre enquête, on en dénombre 42 où au moins un administrateur sur trois est une femme. Melexis est la société dont le conseil compte le plus de femmes, avec 60% d’administratrices (3 sur 5). Immobel occupe la deuxième place, avec 50% d’administratrices.

Quels bastions masculins ?
De l’autre côté du spectre, on compte 14 entreprises (soit 11% du total) qui ne comptent aucune femme administratrice. Parmi elles, on trouve Resilux, VGP et Crescent (ex-Option). La non-conformité de plusieurs entreprises à la loi sur les quotas s’explique en partie par le fait que les plus petites sociétés ont obtenu un délai supplémentaire pour se mettre en ordre.

La concentration du pouvoir
Cette année, les administrateurs du top 20 sont répartis dans 42 entreprises, soit cinq de moins qu’il y a deux ans. En d’autres termes, l’influence de ces administrateurs est plus concentrée qu’en 2016.
Chez Barco, la concentration d’administrateurs du top 20 est particulièrement forte. On y retrouve Luc Missorten (4e), Hilde Laga (8e) et Frank Donck (5e) en tant qu’administrateurs. Missorten et Laga siègent également au conseil d’administration de la GIMV, avec Laga au poste de présidente et Koen Dejonckheere (virtuellement 20e) à celui de CEO.