12 idées pour s’en sor­tir

Et si on repartait d'une page blanche? Pour être constructif et refuser le pessimisme ambiant, L'Echo a planché, avec des experts reconnus, sur 12 propositions pour sortir le pays des difficultés.

Par la rédaction

Dessin: Vadot - Edition: Nicolas Becquet - Programmation: Raphael Cockx

De la mobilité bruxelloise à la réforme de la justice, en passant par un nouveaux Tax Shift, c'est toute la Belgique qui a été examinée à la loupe.

Oui, nous sommes fous. Comme l'étaient Maeterlinck, Kennedy, Horta, Gandhi ou Dali. Fous de vouloir, pas fous de croire. Les grincheux, les Cassandre diront que nous voulons la Lune. Juste douze projets, idées, chantiers qui changeraient les choses, parmi tant d'autres. Vraiment. Et sans coûter nécessairement une Lune. En plus, la Lune, finalement, Armstrong y est allé…

La Belgique, une lasagne institutionnelle? Notre nouvelle recette

Vadot

© Vadot

Notre pays se distingue par une complexité institutionnelle rare qui rend l'action publique peu efficace. Une réforme s'impose.

Contexte

Un "millefeuille" ou une "lasagne": quels que soient vos goûts culinaires, vous trouverez une expression idoine pour qualifier les institutions belges. Dans tous les cas, la digestion s'annonce difficile.

Au gré de l'Histoire et des fameux "compromis à la belge", notre pays est devenu très complexe, au point d'en arriver à un système souvent illisible et peu efficace, qui participe au sentiment de "failed state" (État défaillant), où personne n'est jamais responsable de rien et où la moindre décision dépend d'une homérique négociation entre une pléthore de mandataires publics.

Vous pouvez dessiner les plus belles institutions du monde sur papier, leur bonne marche dépendra d'abord de la volonté politique de ceux qui les animent. Dans le cas de la Belgique, la question de son existence même n'a pas été évacuée. Rappel aux distraits: le premier parti du pays est une formation indépendantiste et son objectif final n'a pas varié. Mis au "frigo", le communautaire pourrait refaire son apparition en 2019.

Voici nos propositions par institution:

Gouvernement fédéral: des compétences plus homogènes et une hiérarchie des normes

Le Sénat, un héritage du passé, à supprimer

Chambre des représentants | Une circonscription électorale fédérale

Communauté française | L'enseignement régionalisé

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Retrouvez toutes les mesures en détail dans cet article >

Par Alain Narinx

Bruxelles mérite un métro rationnel

Un nouveau métro bruxellois

© Vadot

Le réseau actuel compte 59 stations. Quarante ans après sa mise en service. En un quart de siècle, 89 stations pourraient s'y ajouter. Une folie irréaliste? Pas tant que cela…

Contexte

Si un quelconque organisme se piquait de décerner le trophée du métro le plus idiot de la planète, Bruxelles l'emporterait haut la main. Officiellement, le réseau se targue de quatre lignes. Dont deux épousent la totalité ou la majorité du trajet des deux autres… Bref, le métro de la capitale n'en comporte en réalité que deux et demi. Un métro non seulement idiot mais rachitique aussi. Du moins si l'on considère son âge (40 ans) et les besoins de la métropole. Des besoins assez simples: Bruxelles figure parmi les villes les plus embouteillées du monde. Le coût de cette immobilité a été estimé par le patronat bruxellois à un demi-milliard d'euros par an.

Notre plan en trois étapes

1. Rationaliser les "quatre lignes" existantes

2. Réaliser les projets prévus

3. Créer de nouvelles lignes

Découvrez la carte de notre réseau à l'échéance 2040, et le coup du coût chiffré du projet Lire article >

Par Joan Condijts

Déplacer l'aéroport de Zaventem? C'est possible

Un aéroprt à Beauvechain

© Vadot

Le problème des nuisances sonores générées par le trafic de Brussels Airport est probablement insoluble. Et son accès est de plus en plus difficile. La plupart des grandes villes ont résolu ces questions en construisant de nouveaux aéroports plus éloignés. Direction Beauvechain!

Contexte

Bien qu'agrandi et modernisé régulièrement, Brussels Airport souffre de plusieurs handicaps quasi rédhibitoires. Le premier, et le plus connu, c'est qu'il est situé excessivement près de la capitale belge pour un aéroport de cette taille (23 millions de passagers en 2015).

Deuxième problème majeur pour Zaventem: son accès. Une grosse partie du ring bruxellois est désormais embouteillée en permanence.

Troisième entrave: la gestion de l'arrivée et des départs des passagers. Depuis les attentats du 22 mars, la question se pose sur l'opportunité d'imposer des contrôles, mêmes partiels, avant l'entrée dans les bâtiments.

Beauvechain, donc. Le site de l'actuelle base militaire est à la fois suffisamment proche de Bruxelles pour que des connexions rapides puissent s'y effectuer, tout en étant assez éloigné pour éviter les insurmontables problèmes de survol des zones habitées.

Un rachat pur et simple des maisons trop proches, une isolation sonore de celles qui seraient dans des zones où le bruit serait acceptable.

Pour les connexions, Beauvechain n'est distant que de 7 km de la ligne de trains à grande vitesse Bruxelles-Liège-Cologne. Une gare TGV pourrait y être créée, avec une liaison rapide avec le nouvel aéroport. Une liaison ultrarapide pourrait être établie avec Zaventem. Et pourquoi pas un métro aérien qui longerait en grande partie l'E40?

Combien tout cela coûterait-il? Quels sont les détails du projet? Découvrez-le dans notre article >

Par Olivier Gosset

Le tax shift? Pas suffisant. En voici un vrai!

Un vrai tax shift

© Vadot

Taxation des loyers et des plus-values, globalisation des revenus, voitures de société, baisse des charges: "L'Echo" remet de l'ordre dans la fiscalité belge - et tente de lui rendre du sens.

Contexte

Au fil du temps et des réformes, la fiscalité belge est devenue labyrinthique et illisible. Accumulant niches fiscales venant rogner la base taxable et incitants fiscaux tirant parfois dans des sens opposés.

C'est pourquoi "L'Echo" propose un grand coup de balai, qui va bien plus loin que le "tax shift" porté par le gouvernement Michel, ce dernier ne remettant nullement en cause les grands (dés) équilibres du système belge.

Précisons d'emblée: la réforme que nous proposons ne tient pas compte de la réalité institutionnelle du pays. Ne pas toucher à un impôt sous prétexte que celui-ci est fédéral ou régional n'a aucun sens. Toute remise à plat de la fiscalité belge devra inévitablement impliquer les différents niveaux de pouvoir de la maison Belgique.

Découvrez ci-dessous, notre réforme en 9 points:

Par Benoît Mathieu et Jean-Paul Bombaerts

Yes! Je serai drietalig à 18 ans

Etre trilingue à 18 ans

© Vadot

Un véritable trilinguisme à l'échelon national, c'est possible? Oui. À condition de faire sauter quelques verrous communautaires, budgétaires et éducationnels.

Contexte

Notre utopie réaliste commence ici, avec un multilinguisme équilibré, sans conteste, sans complexe, pour l'enseignement général autant que technique ou professionnel. À l'instar de ce qui prévaut déjà aujourd'hui dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas par exemple (bilinguisme au minimum) ou, plus poussé encore, chez nos voisins luxembourgeois dont le système scolaire actuel produit annuellement des quadrilingues.

La non-séparation des enfants en fonction de leur langue maternelle est effective dès la première année de scolarisation.

Dès la première maternelle, notre "bambin national" reçoit le néerlandais et le français comme langues d'instruction. L'apprentissage par mimétisme est privilégié, les activités ludiques visant à éduquer son oreille aux deux langues sont développées.

Le début du primaire (1er année + première moitié de la 2e) est exclusivement consacré à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture du néerlandais.

La suite de notre programme d'apprentissage en détail, ainsi que l'avis des experts sont disponibles dans cet article >

Par Alice Dive

S'il te plaît, dessine-moi une école

Changer le rythme scolaire

© Vadot

La révision des rythmes scolaires ne se résume certainement pas à un "simple" ajustement des horaires. Quand l'école doit bouger avec son temps!

Contexte

Difficile ces derniers mois d'échapper aux informations concernant le "Pacte pour un enseignement d'excellence", étude lancée en janvier 2015 par l'ancienne ministre de l'Éducation, Joëlle Milquet, et qui vise une réforme de l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le 19 mai dernier, il a débouché sur 150 mesures, proposées au gouvernement.

Parmi les nombreuses "révolutions" suggérées, la révision des rythmes scolaires. Une question épineuse et pour laquelle les pistes proposées semblent soulever automatiquement des cris d'effroi.

Des périodes de 45 minutes, et non plus de 50. La somme de ces 5 minutes gagnées permettra la création de nouvelles périodes (voir l'infographie).

Suppression de la pause "traditionnelle" du mercredi après-midi. Cette coupure scinde la semaine et donc le rythme des enfants qui doivent se réadapter le jeudi matin.

Les cours restent concentrés en matinée, mais ne recommenceraient, l'après-midi, qu'à partir de 15h, au moment où la concentration est à son maximum

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Changer le rythme scolaire

La suite et le détail de notre plan pour réviser les rythmes scolaires >

Par Mélanie Noiret

Allons schtroumpfer à Smurfland

Schtroumpfer à Smurfland

© Vadot

Smurfland, un parc d'attractions d'une cinquantaine d'hectares, à cheval sur la frontière linguistique. Sa création pourrait générer un pôle d'attraction touristique international aux retombées économiques importantes, à l'instar de l'Europa-Park allemand et, bien évidemment, de Disneyland Paris.

Contexte

Avec des parcs comme Walibi à Wavre, Plopsaland à Ypres ou, dans un autre style, Pairi Daiza à Brugelette, la Belgique compte au moins trois parcs qui dépassent le million de visiteurs par an. Mais aucun des trois n'a de rayonnement international et aucun n'attire davantage de touristes étrangers que belges

SmurflandDécouvrez le plan des attractions de Smurfland >Alors fausse bonne idée que de créer un grand parc de loisirs pour relancer l'économie? Pas sûr. Pour autant que la taille et les moyens soient à la hauteur des ambitions. Avec des parcs comme Walibi à Wavre, Plopsaland à La Panne ou, dans un autre style, Pairi Daiza à Brugelette, la Belgique compte au moins trois parcs qui dépassent le million de visiteurs par an. Mais aucun des trois n'a de rayonnement international et aucun n'attire davantage de touristes étrangers que belges.

Smurfland placerait donc la barre plus haut, à l'image de son géant voisin de l'est parisien. Les équipes de IMPS, gestionnaire des droits sur l'œuvre de Peyo, le créateur des Schtroumpfs, se sont prêtées au jeu et ont conçu ce parc avec nous.

Par Laurent Fabri

Supprimer la déclaration fiscale, c'est possible!

Supprimer la déclaration d'impôts

© Vadot

Une informatisation intégrale des relations entre les administrés et les pouvoirs publics permettrait des économies importantes. Mais le travail nécessaire pour y parvenir est considérable.

Contexte

Et si on poussait la logique de l'e-government à fond? Une numérisation à 100% des données qu'échangent l'administration et les citoyens permettrait d'économiser non seulement des quantités de papier considérables mais aussi un temps précieux et des sommes élevées.

Les entreprises y gagneraient en productivité, les administrations en efficacité, les particuliers en qualité de vie. Mais pour parvenir à cette simplification administrative intégrale, le chemin est très long.

Poursuivre l'informatisation des contacts entre les citoyens et les pouvoirs publics.

Dans la sphère privée, la généralisation de la facturation électronique permet de réaliser des économies substantielles. En 2014, près de 48% des factures envoyées aux entreprises étaient des factures électroniques. D'après les calculs de l'Asa, le passage du papier à l'informatique implique une économie de 9 euros par facture.

Atteindre un taux de 100% de facturation électronique permettrait aux entreprises d'économiser 2,44 milliards d'euros supplémentaires.

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L'ensemble de nos propositions sont disponibles en cliquant ici >

Par Philippe Galloy

La "Dyle Valley", coeur mondial de la biotechnologie en Belgique

Biotech Valley

© Vadot

Le "croissant fertile" des biotechs, mâtiné d'e-santé, relie Leuven à Louvain-la-Neuve et Gosselies. Son épicentre se trouve à Ottenburg/ Grez-Doiceau. Pourquoi ne pas y développer un "hub" au rayonnement international, rassemblant ce qui se fait de mieux dans le secteur en Belgique.

Contexte

Le mythe du garage érigé en berceau de la Silicon Valley fait partie de l'histoire américaine. Chez nous, la légende dira peut-être un jour que la Dyle Valley est née dans… une ferme.

Le secteur des technologies de la santé pourrait en tout cas trouver, dans les entités d'Ottenburg et Grez-Doiceau, un écrin de choix qui lui permettrait de se poser en moteur de la nouvelle économie du pays. Avec toutes les conséquences que cela implique en matière de création d'activités, et donc d'emplois.

Pas de pré carré à conserver jalousement. L'endroit est à cheval sur la frontière linguistique.

La Dyle Valley serait le centre nerveux des biotechnologies de la santé et de tout ce qui gravite autour: un hôpital de pointe pour les études cliniques, un pôle universitaire dédié à la santé, des laboratoires de recherche, des sociétés de services, des espaces de rencontres.

Elle ne se limiterait évidemment pas à son épicentre. Elle s'appuierait sur le "croissant fertile" existant, qui relie Leuven à Gosselies en passant par Louvain-la-Neuve.

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Luc Van Driessche

Une zone "pollution free" en plein de coeur de la Wallonie

pollution free

© Vadot

Un coin garanti sans pollution, sans pesticides, étiquetée "développement durable" et "bio": développons une contrée vertueuse, un label de qualité, et vendons-les aux quatre coins de la planète!

Contexte

Imaginons… Be-Butterfly, ce serait le nom associé à un petit territoire, à l'extrême sud de la Belgique. Ses frontières dessinent la forme d'un papillon et tout ce qui en est issu est certifié de qualité bio.

Plus encore, toute la région et ses habitants sont dévoués à produire, mais aussi à vivre, à consommer, et même à offrir des services selon les critères du développement durable. Une contrée "vertueuse", qui se situe au plein cœur de la Gaume.

Au total, ce sont dix communes de la province du Luxembourg qui répondent au label de qualité "Be-Butterfly": Arlon, Habay, Saint-Léger, Étalle, Tintigny, Chiny, Herbeumont, Rouvroy, Virton et Musson. Mais pourquoi celles-là en particulier? A l'heure actuelle, ces communes, mises ensembles, réunissent la plus importante concentration de producteurs bio du pays.

Atout important supplémentaire: l'existence du Parc Naturel de Gaume qui couvre une grande partie de la zone déterminée et dont les actions ont pour but la création d'une synergie entre tous les secteurs pour la fondation d'un espace économique et social actif alliant qualité de vie et respect de l'environnement.

Mais comment fonctionnerait donc "Be-Butterfly"? Comment y vivrait-on? Comment y produirait-on? Nos explications >

Par Mélanie Noiret

Bienvenue au Cinquantenaire, le musée du Louvre bruxellois

Louvre bruxellois

© Vadot

Rassembler les collections fédérales dans un seul lieu afin de créer un musée comparable au Louvre, à Bruxelles, permettrait de dynamiser l'offre culturelle et touristique de la capitale et du pays.

Contexte

L'idée peut certes paraître incongrue de prime abord: créer un nouveau musée, qui plus est particulièrement ambitieux, au moment où tous les budgets culturels sont amputés et que les musées eux-mêmes peinent à maintenir simplement leurs portes ouvertes, faute de moyens.

Cette proposition vise justement à inverser la tendance et à considérer la culture non comme une dépense, mais comme un véritable investissement, dans l'avenir et la civilisation, évidemment, mais aussi, pourquoi pas, comme un investissement financier.

Rassembler les œuvres : À l'image du projet Museumsinsel de Berlin qui prévoit une restructuration des collections et un accès unique aux cinq musées construits sur l'île des musées, le déménagement des collections fédérales sur le site du Cinquantenaire permettrait la création d'un complexe muséal important et moderne.

L'ensemble du site du Cinquantenaire représente un total de près de 80.000 m2 se répartissant entre les Musées royaux d'Art et d'Histoire (MRAH, 40.000 m2), le Musée royal de l'Armée (23.500 m2), Autoworld (8.000 m2) et l'Institut royal du Patrimoine artistique (Irpa, 8.000 m2) auxquels on peut ajouter la mosquée et le Pavillon des Passions humaines y attenant.

Louvre bruxellois

Poursuivez la visite de notre nouveau musée, et découvrez son coût dans cet article >

Par Didier Béclard

Votre honneur, délivrez la Justice!

Vadot

© Vadot

Que se passe-t-il quand la Justice dépolitisée est confiée à un visionnaire, le Maître de la Justice élu par le monde judiciaire pour 10 ans, et à un geek bouillonnant d'idées, patron de la start-up "Schieve architekt 2.0"? C'est ce que nous avons voulu savoir. Bienvenue dans notre utopie judiciaire!

Contexte

En 2019, le résultat des urnes n'a pas permis de dégager un nouveau gouvernement, la crise politique a duré 1.488 jours, plus de quatre ans! Pour, in fine, déboucher sur l'indépendance des Régions tant voulue par les nationalistes flamands.

Certaines matières, dont la Justice et la Mobilité ont été dépolitisées; l'idée étant de pouvoir mener des projets au long cours.

Une protection juridique pour tous, une formule glissée dans les packages salariaux des employés. Le Maître de la Justice a également réussi à faire passer cette mesure auprès des caisses d'allocation de chômage.

Un fonds pour la Justice alimenté par les recettes tirées de la lutte contre la criminalité financière, les fonds dormants sur les comptes bancaires et une taxe d'un euro sur les échanges sécurisés des documents de justice, toutes juridictions confondues.

Une application "Just Peace" qui offre la possibilité de signifier à l'autre partie, d'un simple coup de clic, la volonté de tenter la conciliation.

Le regroupement des activités de justice dans l'enceinte du "vieux" Palais de Justice.

Découvrez les détails de notre plan ambitieux pour redistribuer les cartes dans le monde judiciaire belge.

Par Nicolas Keszei